Se souvient-on encore des Prix d’Excellence délivrés avec beaucoup de rigueur et de cérémonial en fin d’années scolaires dans les écoles et les lycées ?
Nos greniers recèlent encore de ces beaux livres reliés en carton rouge portant des titres en lettres dorées et une étiquette à l’intérieur. Étiquette indiquant -à la plume- le nom de l’élève primé et les raisons ayant conduit le maître ou le professeur à attribuer ce prix.
Avant la grande guerre, les livres étaient offerts à tous les écoliers méritants. Le financement des ouvrages par l’État fut une grande nouveauté de la IIIe République ; sorte d’hommage rendu aux élèves assidus, il mettait en valeur le goût de l’effort, l’obligation de résultat et l’amour du travail bien fait. Les volumes rouge et or ont été distribués aux écoliers jusqu’aux années 1930.
Après la Seconde Guerre mondiale, les remises de prix se sont maintenues jusqu’aux années 1970. On offrait toujours des livres, mais ils n’étaient plus fabriqués spécialement pour l’occasion ; cependant la remise restait très officielle : chaque instituteur ou professeur appelait ses élèves qui montaient à tour de rôle sur l’estrade recevoir le prix prévu en fonction de leur comportement. Le prix d’excellence était réservé au meilleur élève, le prix d’assiduité à celui qui n’avait jamais manqué une seule journée de classe, le prix de camaraderie à l’écolier pas toujours très doué mais sympathique ! À l’époque on ne parlait pas de harcèlement… mais de valeur, d’exemplarité et d’honneur.
Cette distribution solennelle des prix, on ne la trouve plus dans les écoles, mais dans les Festivals, les rencontres intraprofessionnelles, les challenges et autres « contests ».
Une sorte de retour à l’enfance et au désir d’excellence. Il n’est jamais trop tard !